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Bonnes méthodes de travail

Les chariots sont souvent utilisés dans le but de réduire au minimum l’effort physique requis pour effectuer des tâches de manutention manuelle du matériel. Ainsi, plutôt que de soulever et de transporter du matériel lourd d'un endroit à un autre, le travailleur peut se servir d’un chariot pour accomplir cette tâche. Les facteurs de risque ne sont pas éliminés par l'utilisation d'un chariot, mais ils peuvent devenir moins importants, dans la mesure où le chariot est approprié pour la tâche et que son utilisation se fait sécuritairement.

Cette section présente des méthodes de travail sécuritaires pour manipuler, charger et décharger un chariot. Ces méthodes permettent de minimiser les efforts et de travailler dans des postures plus sécuritaires au niveau musculosquelettique.

Conduite d'un chariot


Stratégie à adopter : on pousse ou on tire ?
Au niveau musculosquelettique, il est plus avantageux de pousser
un chariot que de le tirer. En effet, lors de la poussée, le poids du corps peut être utilisé tout en conservant le dos droit. La contraction des abdominaux maintient l’alignement des composantes de la colonne vertébrale et, de ce fait, protège le dos.

Tirer un chariot sollicite plus les muscles du dos (compression plus importante sur les vertèbres), car ceux-ci doivent contrer/résister à la flexion du tronc. De plus, quand on tire un chariot d’une main, on se retrouve obligatoirement en asymétrie, avec une rotation du tronc et un étirement de l’épaule pour conserver une vision vers l’avant. Quand un travailleur tire un chariot vers lui, ses pieds peuvent entrer en contact avec le dessous du chariot, ce qui peut entraîner des blessures aux pieds et des chutes.

Tout compte fait, vaut mieux pousser que tirer un chariot.
Situations où tirer le chariot est toléré
Voici des situations où le fait de tirer le chariot serait toléré, car aucun autre choix immédiat n’est possible.
  • La hauteur du chariot limite la visibilité.
  • Un accès restreint au chariot.
    • Par exemple, ce dernier a été rangé dans un coin.
  • Un accès restreint au chariot.
    • Par exemple, ce dernier a été rangé dans un coin.
  • Pour reculer sur de courtes distances.
Dénivellations dans le plancher.
  • Par exemple, les entrées/sorties des ascenseurs. Pour entrer dans l'ascenseur, positionner le chariot de manière à ce que les barres de poussée soient à l'avant des portes de l'ascenseur. De cette façon, lors de la sortie, il devient facile de vérifier l'achalandage et la circulation dans l'espace du corridor, de saisir les barres de poussée et, tout en reculant, sortir et déplacer le chariot.

Toutefois, ces situations peuvent être corrigées ou minimisées en travaillant sur les autres éléments de la situation de travail.

  • Les équipements : le chariot lui-même.
  • L’environnement : portes munies de dispositifs d’ouverture automatique, ajustement du niveau des ascenseurs par rapport aux étages, etc.

À noter : dans le cas où le chariot est vide, les risques lors de la tirée sont moins élevés.

MANIPULER UN CHARIOT À LA FOIS
En aucun cas, il ne faut déplacer plus d’un chariot à la fois. Si le gain de temps motive cette pratique, elle est désavantageuse au niveau des postures adoptées et des efforts à déployer. Pour contrer ce problème, le tire-chariot constitue une solution très intéressante.


Références

Comment manipuler le chariot


Les méthodes de conduite sécuritaires des chariots s’articulent en 4 étapes :

  1. Se préparer 
  2. Se positionner 
  3. Adopter une bonne prise 
  4. Déplacer le chariot
1. Se préparer

Avant de se déplacer

  • Planifier le trajet avant de déplacer le chariot.
    • Les circuits de déplacement des chariots sont définis préalablement et sont utilisés. Dans la mesure du possible, les trajets sont en ligne droite et limitent la circulation dans des zones d’affluence de la clientèle.
  • Opter pour une organisation du travail facilitante.
    • Exemple : ascenseurs dédiés pendant les périodes de pointe.
Préparation du chariot
  • Vérifier que la capacité de charge soit respectée.
  • S’assurer que la charge soit stable, bien arrimée et qu’elle ne dépasse pas les dimensions du chariot.
  • Vérifier que les portes du chariot soient bien fermées.
  • S’assurer que l’espace environnant soit dégagé et permet le déplacement du chariot. 
  • S’assurer d’avoir une bonne visibilité lors de la manipulation du chariot. Dans le cas où la visibilité est obstruée par la hauteur du chariot ou de sa charge et que le chariot n’est pas conçu pour être manipulé sur les côtés, une solution consiste à procéder au déplacement à deux travailleurs : un ouvre le chemin et dirige le chariot et l’autre pousse.
  • Une charge d'une hauteur maximale de 140 cm (55 po) conviendra à la plupart des travailleurs. Les chariots destinés à des charges plus hautes devraient être conçus pour être tirés ou pour être poussés par deux travailleurs placés sur les côtés.
  • Ôter les freins une fois qu’on est prêt au démarrage.
2. Se positionner
  • Adopter un positionnement symétrique
    (posture où les deux côtés du corps ont des positions identiques).
  • Se placer vis-à-vis du chariot dans la direction du mouvement.
    Éviter de se placer sur le côté du chariot, car les risques de torsion du dos et d’effort au niveau des membres supérieurs sont très présents, à moins que le chariot ne soit conçu à cet effet.
  • Placer un pied devant l’autre. La distance entre les pieds
    doit permettre d’avancer d’un bon pas, d’être stable et alerte.
3. Adopter une bonne prise
  • Utiliser ses deux mains pour pousser le chariot permet
    d’équilibrer les forces sur le tronc (épaules et dos),
    sans débalancement.
  • Agripper le chariot par les barres de poussée en gardant les coudes près du corps, plutôt que de tenir le chariot
    par les coins. Cela évitera les postures contraignantes
    des mains et des bras.
  • Placer vos paumes au même niveau sur les barres de poussée.
    • Si la barre de poussée est horizontale, adopter une prise avec les paumes vers le bas (pronation).
    • Si elle est verticale, privilégier une prise neutre au niveau des poignets, les paumes l’une face à l’autre en symétrie.

  • Ajuster la hauteur de prise à la hauteur des coudes, si c’est possible. La hauteur de prise peut varier
    légèrement en fonction de la hauteur du chariot et de son poids.
  • Quand des efforts importants doivent être déployés,
    il est d’autant plus important d’avoir une prise dans une zone située entre les coudes et les épaules.
    Éviter de prendre appui sur les arêtes du chariot.
4. Déplacer le chariot
Initier le mouvement
  • Déplacer le chariot en transférant son poids d’un pied à l’autre pour avancer.
  • Se servir de tout le poids de son corps au lieu de pousser seulement avec les bras en gardant les pieds ancrés au sol. Éviter de le pousser uniquement avec vos genoux ou vos cuisses.
  • Pousser graduellement au lieu de donner un effort brusque, car les forces pour initier le mouvement d’un chariot lourd peuvent être très élevées.
  • Conserver le dos dans une position la plus naturelle possible (dos droit).
  • Quand les bras sont mis à contribution, il est important de conserver les coudes près du corps pour éviter que les épaules et le haut du corps soient trop sollicités (travail en abduction des bras).

CAS PARTICULIERS 

  • Si pour des raisons de contrainte d’espace, il faut tirer le chariot pour initier le mouvement, les mêmes principes s’appliquent, mais dans la direction opposée de la méthode décrite ci-dessus.
  • Dans le cas de chariots lourds, avant de commencer à pousser, contracter légèrement les muscles abdominaux pour aider à stabiliser la région lombaire.
  • Dans le cas où la visibilité est restreinte, il est possible de pousser le chariot avec les deux mains au même niveau : une main sur la barre de poussée et l'autre en appui sur le chariot.

Maintenir le mouvement du chariot
  • Respecter les principes pour initier le mouvement.
  • Avancer selon un rythme régulier en évitant les mouvements brusques.
  • Adapter la vitesse de déplacement du chariot en fonction de possibles arrêts d’urgence (conduite préventive), notamment dans des zones plus critiques telles les intersections ou les zones de circulation plus importantes.
  • Veiller à conserver une bonne visibilité lors du déplacement. En effet, une mauvaise visibilité peut vous forcer à faire des mouvements en torsion ou à prendre des postures contraignantes. Intégrer l’utilisation des miroirs de sécurité pour rendre votre conduite plus sécuritaire, car conduire un chariot sans ou avec peu de visibilité représente un danger pour soi et pour les autres.
  • Pour tourner, effectuer de petits pas limitera les torsions du dos et garantira un meilleur contrôle de la vitesse et de la direction.

Freiner et arrêter le chariot
  • Anticiper l’arrêt du chariot et réduire la vitesse de déplacement du chariot sur une certaine distance avant le point d’arrêt.
  • Pour un chariot léger, arrêter le transfert de poids d’un pied à l’autre est suffisant.
  • Pour un chariot lourd, il est nécessaire de faire passer le poids du corps sur la jambe arrière pour immobiliser le chariot graduellement, et ce, à plusieurs reprises au besoin.

En résumé


  • Les effets positifs de l’utilisation d’un chariot associés à la réduction de la manipulation de charges peuvent être annulés par de mauvaises méthodes de travail et des comportements non sécuritaires. De plus, une conduite non sécuritaire d’un chariot aussi performant soit-il demeure à risque.
  • Former et sensibiliser les futurs utilisateurs de chariots aux bonnes pratiques de manipulation devraient accompagner toute introduction de nouveaux chariots.
  • Un suivi dans l’application de ces mesures est à planifier.
  • Si des difficultés subsistent dans les méthodes d’utilisation des chariots, mentionnez-les au sein de votre équipe de travail afin d’identifier des solutions.