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Éclairage - Concevoir, zoom sur...

3.1 Éclairage, santé et efficacité énergétique

a)  Limiter les effets néfastes pour la santé

L’éclairage peut être source d’inconfort, dans le cas de l’éblouissement au poste de travail, et peut engendrer de la fatigue visuelle se traduisant par des plaintes, des modifications physiologiques de la fonction visuelle et des symptômes de sécheresse oculaire, picotements, yeux rouges ou larmoyants, etc.

Par ailleurs, certains types de luminaires peuvent contribuer à cet inconfort, si l’éblouissement n’est pas maîtrisé ou s’il existe des effets de papillotements.

Ainsi, depuis leur introduction, les lampes fluorescentes ont généré des plaintes d’inconfort visuel et des maux de tête et peuvent parfois engendrer des diminutions des performances visuelles. De plus, les personnes sujettes aux migraines sont plus susceptibles de ressentir les effets dus aux papillotements.

Le passage du scintillement basse fréquence classique (120 Hz) procuré par les ballasts magnétiques au scintillement haute fréquence (entre 20 et 60 kHz) des ballasts électroniques permet de diminuer ces phénomènes.

L’utilisation de ballasts électroniques à haute fréquence présente ainsi plusieurs intérêts par rapport aux ballasts magnétiques :

  • effets positifs sur la santé des occupants : diminution des phénomènes de fatigue visuelle, voire de migraines comme indiqué dans certaines recherches ;
  • efficacité énergétique ;
  • meilleure performance visuelle, ce qui conduit à diminuer le nombre d’erreurs lors de l’accomplissement des tâches par les travailleurs.

Dans le cas particulier des hôpitaux, l'utilisation de ballasts électroniques peut cependant perturber le fonctionnement des appareils électroniques de précision (électro-encéphalogramme, électrocardiogramme, ...) (voir le CD-ROM Energie + disponible en ligne).


b)  Des effets bénéfiques sur la santé
 
Des recherches récentes ont aussi montré les impacts bénéfiques de l’éclairage sur la santé des travailleurs ainsi que des patients des services hospitaliers et de soins. Les points suivants constituent des exemples des dernières avancées en la matière.
  • Les nouvelles technologies d’éclairage peuvent être mises à profit dans le cadre du traitement de la maladie d’Alzheimer. L’exposition en fin d’après-midi à une lumière bleue plutôt qu’à une lumière rouge diffuse de lampes à diodes électroluminescentes (DEL) permettrait de réduire la fréquence du réveil des patients tôt le matin.
  • L'éclairage, selon certaines modalités, peut permettre de lutter contre les effets du décalage horaire et du travail par quart sans qu’il soit nécessaire d’accroître l’éclairage de façon significative. Il est ainsi possible de rétablir un rythme circadien déréglé, notamment pour des populations travaillant de nuit, par un éclairage nocturne intense qui ne doit pas être constant et par l’évitement de l’éclairage de jour :
    • pulsations de 20 minutes, 4 à 5 fois par poste de nuit, autour de 1 200 lux ;
    • lumière riche en ondes courtes (riche dans le bleu) ;
    • pulsations adaptées au rythme circadien de l’individu.
  • Le bien-être général peut être amélioré en augmentant la quantité de lumière à laquelle les gens sont exposés quotidiennement, sans que cette augmentation doive être très forte ou constante :
    • la quantité, le moment et le spectre sont encore des inconnues.
L’éclairage naturel va jouer un rôle important dans les nouvelles recommandations pour la santé. Il est économique et remplit un certain nombre de critères en lien avec les impacts positifs sur la santé et le bien-être général. Ceci suppose cependant de développer parallèlement les techniques permettant de contrôler l’éclairage naturel pour éviter éblouissement et chaleur.

c)  Allier efficacité énergétique et santé

Parallèlement, d’autres recherches portant sur l’efficacité énergétique et la santé des opérateurs montrent que les deux peuvent aller de pair. Au-delà des recommandations de l’utilisation de l’éclairage naturel en conception, des recherches ont montré que le contrôle de l’éclairage électrique par les utilisateurs a une influence positive sur la réduction de la consommation d’énergie pour l’éclairage – ce qui va à l’encontre de certaines idées reçues – ainsi que le bien-être, la productivité et la santé.

Les impacts de ce dernier point sont importants en termes de conception des éclairages et de la latitude laissée aux utilisateurs pour le contrôler.


3.2 Développement durable, efficacité énergétique et éclairage naturel

Le développement durable inclut des pratiques en lien avec des programmes d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. Les types d’éclairage artificiel ainsi que le recours accru à l’éclairage naturel rentrent en ligne de compte comme l’une des composantes de cette amélioration.

Le programme de Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) développé en Amérique du Nord y fait explicitement mention dans la partie « qualité des environnements intérieurs (crédit 8) ». Il impose ainsi de la lumière naturelle pour 75 % des espaces et des vues pour 90 % des espaces.

L’équivalent européen est la certification Haute Qualité Environnementale (HQE) qui aborde l’éclairage dans les cibles 9 et 10.
 


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